La communication n’est pas un monologue
C’est une danse à deux, que beaucoup finissent par oublier.
Aujourd’hui, tout va trop vite. On enchaîne les réunions sans respirer, on croule sous les emails, on répond en mode automatique aux messages. On croit « communiquer », alors qu’on se contente souvent… de parler. D’expédier ses idées, puis de passer à la suite.
Mais la vraie communication, celle qui a de l’impact, est tout l’inverse d’une simple prise de parole.
Dans mes coachings et mes accompagnements en entreprise, j’observe que 90 % des conflits, des malentendus et des échecs collaboratifs ne viennent pas d’un manque d’idées… mais d’un manque d’écoute.
La plupart des professionnels veulent avant tout être entendus. C’est profondément humain : on veut exister aux yeux de l’autre, exprimer ce qu’on pense, faire passer son message.
Mais être entendu ne signifie pas être compris.
Les bons communicants ne cherchent pas seulement à parler : ils cherchent avant tout à être compris.
Leur but n’est pas de prouver qu’ils ont raison, ni de noyer l’autre sous le flot. Leur priorité, c’est de transmettre une idée avec un vrai souci de résonance : est-ce que l’autre a capté le fond, pas juste la forme ?
Et ça, ça commence par une compétence : l’écoute active.
Écouter, ce n’est pas juste faire acte de présence en attendant que ce soit son tour de parler.
Écouter, c’est un effort.
C’est prendre le temps de capter les nuances, les besoins, les divergences de vue — parfois même les non-dits.
C’est faire de la place dans sa tête pour l’autre, et non pour préparer sa réplique.
Concrètement, cette posture change tout en entreprise :
Dans une équipe où chacun écoute avant de réagir, la collaboration devient naturelle. Les idées circulent librement, les décisions se prennent sur une base solide parce que chacun se sent compris — et surtout entendu dans le bon sens du terme.
Un manager qui parle pour être compris, et non juste pour être obéi, crée un climat de confiance. On gagne en clarté, en engagement, en efficacité. C’est confirmé par les meilleurs leaders : la communication a un impact direct sur le climat social… et sur les résultats.
Même à titre personnel, les relations évoluent : on se sent plus aligné, plus en phase, moins dans le jeu d’ego et plus dans la co-construction.
La vraie question à se poser, ce n’est pas :
« Qu’est-ce que je veux dire ? »
Mais :
« Qu’est-ce que je veux que l’autre comprenne ? »
— et —
« Qu’est-ce que l’autre a vraiment entendu ? »
Pour progresser concrètement :
1. Écoute active.
Lâche les préjugés, les réponses toutes faites. Sois là à 100 %, capte ce qui se joue sous la surface — pas juste les mots, mais l’intention.
2. Clarifie ton message.
Adapte ton lexique, tes exemples et ton ton à la personne en face. Simplifie l’essentiel, ose demander si c’est clair, reformule si besoin.
3. Valide la compréhension.
Pose des questions comme : « Qu’est-ce que tu retiens ? » ou « Comment tu vois les choses ? » pour vérifier que le message ne s’est pas perdu en route.
4. Accepte le désaccord positif.
Vouloir être compris ne veut pas dire obtenir l’adhésion. Le vrai dialogue commence ici : c’est sain et enrichissant.
La communication, ce n’est jamais un concours de celui qui parlera le plus fort ou occupera le plus d’espace.
C’est une construction à deux voix, où la qualité du lien se tisse dans l’échange, dans le partage, dans cette capacité à alterner les rôles — parfois écouter, parfois dire, toujours chercher à comprendre et à être compris.
💡 Si tu veux améliorer tes échanges pro ou perso, commence par ça :
Avant de parler, écoute vraiment.
Avant de conclure, vérifie ce qui a été compris.
C’est là, dans cette boucle d’échange, que s’installent la confiance, l’influence… et la puissance de ta communication.
Teste ça cette semaine et viens me dire les résultats.
La magie opère dès qu’on ose communiquer autrement.
Enfin… ce n’est pas de la magie.
C’est une danse.