Neurosciences et psychologie spécial conférenciers : Comment capter l’attention du cerveau de ton public ?
Tu crois que ton public écoute tout ce que tu dis ? Spoiler : pas du tout.
Quand tu montes sur scène, tu crois que les gens vont retenir ton contenu à la virgule près. Tu t’es cassé la tête sur ton PowerPoint, tu as répété ton texte trois fois devant ton miroir… et tu t’imagines que l’audience va repartir avec ton intervention tatoué dans leur mémoire.
Eh bien non, désolée, ça ne se passe pas comme ça !.
Le cerveau humain n’est pas une clé USB qui enregistre tout.
C’est plutôt comme Netflix avec un compte gratuit : il sélectionne, il saute des passages, il oublie la moitié, et parfois il s’arrête au milieu pour aller grignoter un paquet de chips.
Si tu veux que ton message survive à ce grand tri naturel, il faut comprendre comment fonctionne le cerveau de ton public.
Parce que ce qui reste, ce n’est pas forcément ce que tu dis. C’est ce qu’ils ressentent.
Selon Harvard Business Review (2018),
- 65 % des informations liées à une émotion sont retenues, contre seulement 10 % pour des infos neutres.
En clair : si tu balances ton discours comme un mode d’emploi Ikea, personne ne s’en souvient.
Mais si tu touches une émotion, boum, ça reste gravé.
Piège n°1 : Bombarder ton public d’informations
Tu connais ce conférencier qui balance 45 slides blindées de bullet points ? On a l’impression d’être en contrôle fiscal.
Résultat : l’audience décroche au bout de 10 minutes, le cerveau dit “stop, j’en peux plus !!!”.
La science est claire : le cerveau traite 5 à 7 infos nouvelles à la fois. Pas plus (merci George Miller, 1956). Au-delà, ça déborde comme une tasse de café oubliée sous la machine.
Si tu prépares 12 points clés. Tu crois que tu vas impressionner ton public ?
En réalité, ils en retiendront 3. Les autres 9 s’envolent.
C’est comme ton abonnement à la salle de sport en janvier : tu paies pour 12 mois, tu y vas 3 fois.
💡 Alors définis 3 idées centrales et répète-les sous différents angles. Les infos secondaires ? Tu les mets dans un PDF cadeau, un petit bonus post-conférence, par exemple.
Ainsi, ton public repart avec les 3 points en tête… et la ressource complémentaire pour creuser.
Piège n°2 : Oublier que le cerveau adore les émotions
Ton public n’est pas une machine à calculer. Il ne se souvient pas parce que tu as sorti une statistique brillante, mais parce que tu l’as fait vibrer.
Selon Harvard Business Review, les infos émotionnelles se mémorisent 6 fois plus longtemps que les neutres.
Merci à l’amygdale, cette petite zone du cerveau qui dit : “tiens, ça, je le garde parce que ça m’a fait rire, pleurer ou trembler.”
Imagine deux conférenciers qui parlent de gestion de crise :
– Le premier lance des chiffres. Sérieux, carré, pro. Personne ne s’en rappelle le lendemain.
– Le deuxième raconte l’histoire d’une équipe qui s’est « ratée » sur un projet critique. Il décrit la sueur froide, les nuits blanches, la réunion sous tension… (Ce qui n’empêche pas les chiffres pour crédibiliser son propos)
Et oui, je te vois sourire derrière ton écrant, tu l’as compris : deux semaines plus tard, tout le monde se souvient encore de son anecdote.
C’est ça, la puissance des émotions.
💡 Retiens que ton job, ce n’est pas de dire “j’ai raison”. C’est de faire ressentir. Et rassure-toi, pas besoin d’être acteur hollywoodien. Il suffit d’ajouter du concret, de la couleur, de l’humain.
Piège n°3 : Garder le même rythme qu’un documentaire Arte à 3h du matin
Parler trop vite, ton public panique. Parler trop lentement, il s’endort. Garder le même ton tout le long, il décroche. Bref, ton rythme, c’est ton carburant.
Le cerveau adore les variations. Une pause bien placée, c’est comme un cliffhanger dans une série : tu retiens ton souffle, tu veux savoir la suite.
Les chercheurs l’ont mesuré : une simple pause de trois secondes augmente la compréhension de 20 %. Trois secondes ! C’est rien, mais ça change tout.
💡 Règle d’or : toutes les 5 à 10 minutes, casse ton rythme. Pose une question, montre une image, raconte une mini-histoire. Ton public n’a pas envie d’une intervention en mode “lecture monotone”. Il veut être surpris, « secoué », réveillé, car son téléphone portable n’est jamais bien loin pour plonger dans ses notifications, plutôt que de rester à t’écouter 🙂 .
Piège n°4 : Oublier le pouvoir des histoires et des métaphores
Une statistique seule, c’est froid. Une histoire, ça chauffe la salle. Une métaphore, ça colle au cerveau.
Tu veux parler de résilience d’équipe. Tu peux dire : “87 % des équipes performantes résistent mieux aux crises.” (Sérieux, carré… et totalement oubliable.)
Ou alors : “Une équipe résiliente, c’est comme une rivière. Peu importe les obstacles, elle contourne, elle avance, elle ne s’arrête jamais.
” Là, boum, tu crées une image mentale. Même si la salle est dans le noir, chacun voit la rivière.
Et ce qu’on voit dans sa tête, on le retient. C’est ainsi !
💡 Ta mission ?
Trouve une métaphore par idée clé. Tu passes de “je vous balance des faits” à “je vous embarque dans une image qui reste.”
Piège n°5 : Croire que l’intro ne sert qu’à dire bonjour
Non. Non, non !
Ton intro, c’est ton arme secrète. C’est les 10 premières secondes où ton public décide : “je l’écoute… ou je pense à ma liste de courses.”
Le cerveau anticipe. Si tu donnes tout de suite une bonne raison d’écouter, ton audience se cale en mode alerte.
“70 % des projets échouent à cause de problèmes de communication interne. Combien de vos projets auraient pu être sauvés si vous aviez la solution ?” Silence.
A cet instant,tout le monde entre dans ton intervention, n’est-ce pas ?
💡 Alors, prépare une accroche choc. Un chiffre qui surprend, une question qui pique, une image qui intrigue. Ne gâche pas ton entrée : c’est ton ticket d’attention.
Allez, le résumé pratique :
- Reste sur 3 idées clés, pas plus.
- Ajoute de l’émotion : histoires, détails humains, anecdotes.
- Varie ton rythme et ose les pauses.
- Utilise des métaphores pour transformer l’abstrait en concret.
- Accroche dès les premières secondes.
Plan d’action en 3 étapes pour te donner des clés pour ta prochaine conférence
- Note tes 3 idées principales. Si tu en as plus, coupe sans pitié.
- Pour chaque idée, ajoute une anecdote vivante et une métaphore simple.
- Répète ton intro jusqu’à ce qu’elle soit plus percutante qu’une bande-annonce Netflix.
Capter l’attention du cerveau, ce n’est pas un don mystique. C’est une méthode, testée et validée par la psychologie et les neurosciences. Avec un peu de préparation (et une pointe de stand-up), tu passes de “conférence qu’on oublie” à “expérience qu’on raconte.”
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À très vite, et surtout : A toi de jouer !